Le jour où j’ai entendu le rire de Janis Joplin (Part 3)

“Dear Morgan & Kelly,
I’m leaving for Monterey, thank you so much again for my stay with you ! I was so happy to spend some time with you (& Iggy !).
I came back to San Rafael this morning & met Sam Andrew ! Awesome !
It’s a long story but I also met a strange woman : just like me ! 😉

I went to her house, amazing place, & she offered me Janis’headband !!
Can you believe it ? But it’s true.
(very long story !)

I hope we’ll see each others again !
Take care,
Friendly,
Lucie”

Janis, I can feel you in my heart. You’ll never leave because you are a part of me. “You are the light”…
Ai-je rêvé ce qui s’est passé aujourd’hui ? Comme sortie d’une transe. Je note en vrac : “Développer, raconter. Humour & vérité propre, décalage & feelings. Reflections. Pleine/entière/libre. Plus peur de rien. Ni même de l’amour. We’re connected. Its truth.”

 

J’ai réuni mes affaires à la hâte.
J’ai traversé la brume blanche pour descendre à Monterey, longeant la mer, le sable jaune humide et les collines de bruyères. Il y avait du blues sur l’autoradio. J’étais seule dans le monde, et j’étais “all”.
Les petites montagnes semblaient cracher du nuage blanc emplissant le ciel, tombant sur la route.

J’avais déjà senti Janis Joplin près de moi, souvent même. Mais jamais ainsi, avec quelqu’un d’autre. C’est une chose de penser très fort à une personne et c’est une autre de sentir sa manifestation. Je suis certainement reliée à Janis… Comme des sœurs d’un genre un peu bizarre pour les esprits raisonnables…

Peut-être que c’est l’esprit de Janis qui est venu à nous, peut-être que c’est nous qui nous sommes allées à elle… Peut importe, nous étions trois. Et Dava et moi le vivions ainsi. Peut-être que l’âme des morts navigue parmi nous tout le temps, dans une dimension parallèle et que nous n’y accédons que rarement, faute d’ouvrir notre esprit. Peut-être que Dava et moi, on a sombré dans la folie pendant une heure. Qu’est-ce que ça peut foutre ? Ce qui est sûr, c’est qu’elle et moi avons partagé un moment unique et que je pouvais sentir Janis à nos côtés.

Et je pense à cette phrase de Janis Joplin : “You know why we’re stuck with the myth that only black people have soul ? Because white people don’t let themselves feel things“. À l’image de cette spiritualité perdue.

Le soir, à l’auberge de jeunesse, j’écris. Je me sens seule et forte. Un vague à l’âme s’est accroché à mon cœur. Je m’assois dans la voiture, sur le parking et je croque la pomme magique de Dava en écoutant a “Woman Left Lonely” de Janis. Le jus sucré et piquant coule dans la gorge. Je regarde intensément la photo que Dava m’a offerte d’une geisha se réflétant dans une vitrine parisienne.
Et je note : “Monterey & Sandro & le dortoir & le réceptionniste & le burrito infâme”. En clair, j’ai discuté avec un italien sympa, j’ai voulu manger mexicain, le réceptionniste m’a aidée dans mes recherches sur Janis…
Je suis épuisée, il fait froid et la nuit est courte.

 

 

©Dava Sheridan

Dava a vraiment un truc… Alors que j’écrivais péniblement le premier article sur notre rencontre. Je pensais très fort à elle… Et elle m’écrit sur Facebook, un petit message “out of the blue” : “Cou Cou Lucie….I miss you……..calins, dava” avec cette photo qu’elle a prise de moi en décembre dernier à Paris, marchant à côté d’un personnage de Jérôme Mesnager.

“It’s weird but you must have a third eye as I’ve thought a lot about you lately… Indeed, I am still writing on my blog about my Janis’ journey in the usa, and these days I am writing about what happen when we met, Janis visit to us, you singing in the garden, the magic of this moment, in your house, in the air, between us… And it is so difficult to tell!!”

August 8, 2012

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