Le jour où j’ai rencontré Janis Joplin (Part 3)

Et puis un blanc…
J’allais au collège, sans doute en troisième, c’était à chier, le collège c’est à chier tout le monde sait ça. Mais je tripais trop la life avec mes pineco… surtout ces 3 là : Marie, Fabienne et Constance.
Pendant les grandes vacances, je passais plein de temps avec Adeline. Chez ses parents, on “faisait des perles” (ma chérie si tu lis cet article: love forever !), on allait au squash, on préparait des cookies au beurre de cacahuètes, je passais la nuit là-bas. Pierre-Emmanuel écoutait pleins de trucs cools comme “Blood Sugar Sex Magic” des Red Hot et “JANIS JOPLIN’S GREATEST HITS” (celui de 73 avec la moto). Et bien sûr, j’ai voulu mettre celui-là sur la mini-chaîne. Alors, tout en fabriquant des boucles d’oreilles en fil de fer et en perles de verre, on écoutait “Piece of My Heart”, “Down On Me” et “Me and Booby McGee”… Je me souviens surtout de celle-là parce que sa voix avait tellement changé depuis “Coo-Coo” que j’avais du mal à y retrouver mes petits (petits morceaux de Janis dans mon âme bien sûr). Et puis, comme à mon habitude, j’ai commencé à devenir légèrement obsessionnelle : je voulais qu’on le passe tout le temps. Il me semblait qu’il y a avait là un mystère à percer.

Mon père est revenu un jour d’une convention (ou d’une réderie je ne sais plus) avec un grand sourire: il a posé devant moi, sur la table de la petite salle à manger, un coffret 2 cds “Pearl” + “I Got Dem Ol Kozmic Blues Mama”.
Je crois que c’est ce soir-là que tout s’est emballé réellement. J’ai commencé à m’endormir avec elle, et le premier geste du matin : remettre la musique. J’ai copié les disques pour les avoir sur cassette, comme ça, même dans la rue, avec mon walkman, c’était toujours Janis. Plus tard, ma préférée du soir: “Trust Me” ou “Ball and Chain” version Joplin In Concert, du matin : “Flower In The Sun” ou “Piece of My Heart” quand je ne me tapais pas des délires à écouter la même chanson TOUTE la journée pendant 1 à 2 semaines.
J’étais au lycée quand Adeline a dit en riant “Quand est-ce que Lucie va arrêter d’écouter Janis toute la journée ?!”. Ça m’avait fait mal à l’époque, je me disais que JAMAIS je n’abandonnerais Janis, qu’elle faisait partie de moi et que ne plus l’entendre ce serait comme la renier et m’oublier. J’avais peut-être raison…

July 20, 2011  1 Comment

Le jour où j’ai rencontré Janis Joplin (Part 2)

J’ai écouté en boucle “Coo-Coo” pendant des jours, des nuits, des semaines. Je ressentais une émotion si pure, si forte. Janis coulait en moi, comme si je l’avais toujours attendue sans savoir qu’elle existait. J’en ai conclu tout naturellement à cette évidence : j’avais été Janis Joplin dans une vie antérieure.
Il ne pouvait y avoir d’autres explications à cette énergie qui me traversait. J’entrevoyais également qu’elle et moi (“elle est moi”) étions toutes deux des réincarnations d’autres filles, je devais en être au moins à ma 3e ou 4e existence terrestre. Depuis, j’ai lu Lovecraft et Casteñeda et, mystique comme je suis, j’en déduis que mon âme a dû naviguer de corps en corps depuis la nuit des temps, j’ai dû passer de la coccinelle au thuya en passant par Janis Joplin.
J’espère que vous percevez tout le premier et le deuxième degré de cette histoire. J’ai foi en votre capacité d’analyse.

Ça me rappelle que j’ai vécu une (très) brève histoire avec un néerlandais, dont j’arrivais à peine à prononcer le nom, il sortait d’une (très) longue relation avec une fille qui, elle aussi, avait sérieusement cru être la réincarnation de Janis… La nuit de mon départ, j’ai rêvé qu’il me suppliait de rester avec lui aux Pays-Bas (Enschede ville de la typo et de la bière!) et moi je pleurais, je lui disais que c’était pas possible; je crois qu’il pleuvait, le ciel se couvrait malgré une lumière blanche persistante.
Cinq jours après mon retour à Paris, il m’a appelé, Émilie était là, l’air de pas écouter. J’étais peinée de lui dire que je me voyais mal m’engager dans une relation à distance avec un garçon que j’avais pas fréquenté au moins une semaine. En raccrochant, j’étais franchement embêtée, j’ai demandé :
– “Ça allait ?”,
– “Ouais, sérieux, tu parles super bien anglais !”…
Tout ça pour dire, que visiblement c’est pas si rare de se prendre pour une réincarnation de Janis, la preuve, je suis sortie avec son ex !

Depuis ma première rencontre avec Janis Joplin jusqu’à aujourd’hui, quand je suis immobile dans le noir, si je me sens triste, je peux l’appeler et sentir sa présence et sa force, comme une douce lumière me réconforter.

 

July 12, 2011  Comments Off on Le jour où j’ai rencontré Janis Joplin (Part 2)

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