Le jour où j’ai entendu le rire de Janis Joplin (Part 1)

Plus tard, je vous raconterai pourquoi. Comment j’ai arrêté d’écrire mon histoire et comment j’ai décidé de recommencer. Mais ce n’est pas pour aujourd’hui.

Aujourd’hui, je vais continuer, reprendre le fil de l’aventure, à l’endroit même où je l’avais laissée, à l’Aroma Café de San Rafael en Californie, le mercredi 17 août 2011.

Bon donc, ce jour-là, c’est un peu fou, je viens de rencontrer Sam Andrew et je sympathise avec une drôle de nana, prénommée Dava, qui rigole tout le temps, une chanteuse, clown, muse, poète, artiste, photographe déglingo à souhait, veuve d’un dessinateur de BD, ex de Jerry Garcia et pote de tout le monde. Je sens bien qu’on émet sur la même fréquence elle et moi ! Et on rigole et on rigole et v’là ‘ti pas qu’elle me propose de venir chez elle, là maintenant, tout de suite pour admirer ses œuvres d’art dont elle est l’inspiratrice. Allez zou, on est parties. Je dois quitter San Francisco avant 13h pour être à Monterey le soir même, pas de temps à perdre !

En chemin, Dava propose de me montrer l’ancien bureau des Grateful Dead. On gare nos voitures respectives devant et elle me raconte qu’elle était là avec Mountain Girl le jour où ils l’ont fermé. Elle me raconte aussi sa vie, son coup de fil avec Nick Gravenites ce matin, sa liaison avec Jerry Garcia dans les années 70.
“I should I’ve been a rock star !” dit-elle avec un sourire.
“I’m glad you didn’t become one : you would be dead !”
On éclate de rire toutes les deux dans les rues ensoleillées de San Rafael hantées par “la mort reconnaissante”.

Je dois dire qu’il y a quelque chose, une énergie qui se dégage d’elle que j’adore et à laquelle je suis complètement connectée : cette force de vie qui fait sourire, qui fait capter chaque instant comme un potentiel à exprimer, qui nous fait triper à faire des photos de nous avec une Porsche garée dans la rue, qui nous fait danser sur nos sièges aux feux rouges et sautiller sur le trottoir comme des enfants. Libres.

Arrivées chez elle, j’hallucine un peu sur cette maison de hippie bourrée d’objets en tout genre, bordélique à souhait. Le soleil californien fait danser les poussières à travers les lamelles en bois des persiennes. Je pose mes affaires, elle m’explique chaque chose en virevoltant d’un objet à l’autre : une robe qu’elle a peinte de symboles peace and love, la photo du “Grateful Dead Family Album” sur laquelle elle apparaît, les photos qu’elle a prises à Paris où des mannequins et des fleurs se reflètent dans une vitrine, une peinture d’elle en tenue de clown, les dessins de feu-son mari et de ses amis, …

 

 

L’histoire qui va suivre est un peu difficile à raconter à posteriori. J’ai vécu une expérience tellement intense que plus tard, je ne pose que quelques bribes de notes dans mon carnet : “Raconter Janis. L’odeur de cookie caramel-chocolat. Sa visite. Le jardin. (…)” Expérience tellement intense que je crains de passer pour une dingue. Disons que c’était une expérience spirituelle puissante et que pour l’apprécier il faut être dans une certaine disposition d’esprit. Attention novices, voici quelques indices: détendez-vous, laissez-vous allez complètement, acceptez de laisser toutes les choses du monde être telles quelles sont, sans chercher à les changer, respirez le moment présent et ouvrez votre esprit… Tout cela de manière complètement spontanée si possible, pour mieux goûter le ravissement qui va s’en suivre.

Exercez-vous et revenez consulter le blog dans quelques jours…

 

Dava and Janis
Dans le rire de Dava… 

Et maintenant, un petit jeu : Saurez-vous retrouvez la belle Dava Sheridan dans l’album de famille des Grateful Dead ?

Pictures of Dava Sheridan

Source: http://reservela.net

April 4, 2012  6 Comments

Le jour où j’ai failli tomber amoureuse de Sam Andrew (Part 2)

“And Sam is like, you know, a very intelligent cat, you wouldn’t know it because he so good-looking… One day, I was on a plane, walking down the aisle, and you know, everybody’s reading Newsweek and stuff, the Kansas City Star and stuff, and Sam’s reading a book in Latin !”
Janis Joplin, 1970, in Janis, David Dalton.

 

Le lendemain, je me lève aux aurores pour être à l’Aroma Café à l’heure dite. Je me gare dans la rue perpendiculaire cette fois et alors que j’approche du café, je le vois, peignant, appliqué, un grand tableau dans les verts aux couleurs gaies et acides. Mon cœur cogne contre ma poitrine… Je sais même pas ce que je vais lui dire mais j’ai le pas léger et enjoué. Je le regarde en souriant derrière la vitrine.
J’entre et le serveur me fait un signe de tête, je lui fait un clin d’œil entendu et m’élance vers Sam Andrew : “Hi !”
Ses yeux sourient calmement alors qu’il sort un petit papier de la poche de sa chemise : “Just got your note, it’s beautiful !” Il paraît un peu surpris de voir une jeune française en pèlerinage, suivant sa piste jusqu’ici, mais accueille cette folie douce avec bonté et générosité. Il me propose de nous assoir ensemble à une table et insiste pour m’offrir un thé.

Et voilà, je suis à San Rafael, Californie, on est le mercredi 17 août 2011, une journée calme et ensoleillée par ici, et je suis attablée avec Sam Andrew. J’ai tant de joie en moi à cet instant ! Je ne pense même pas à lui poser de questions sur Janis Joplin, je la connais Janis… Enfin, je crois… C’est pas elle qui m’intéresse en cet instant, mais bien Sam, et moi, réunis grâce à elle. Je lui dit seulement : “Je suis tellement heureuse de vous rencontrer, “Big Brother and The Holding Cie” est le tout premier disque que j’ai acheté dans ma vie et je l’ai tellement écouté et j’ai fais toute cette route et aujourd’hui je suis là avec vous ! Ça me fait juste, tellement plaisir !”

Il parle un français clair et délicat, et alors que je m’en étonne, il me raconte qu’il a vécu deux ans à Paris quand il avait 20 ans avant de vivre à San Francisco.
– “Vous avez de la chance d’habiter ici, Marin County is so beautiful !
– “Believe me, j’ai voyagé partout dans le monde, et partout dans le monde il y a des endroits magnifiques.”
Deux de ses amis arrivent et ils s’installent avec nous et je réalise alors que Sam ne maîtrise pas seulement le français mais aussi l’italien ! L’Italie, vue des États-Unis, me paraît être à côté de chez moi… Et pourtant !

Plein de prévenance, il m’aide avec le parcmètre et met des tas de sous dedans ! Je me sens à l’aise avec lui, et nous discutons tranquillement…
Son ouverture d’esprit, son naturel, sa simplicité, sa gentillesse et sa voix si douce me charme tout à fait… C’est étrange mais je crois que “charming” est tout à fait l’adjectif qui me vient quand je pense à lui. Cultivé et érudit, voilà un musicien, peintre, blogueur et poète pas étonnant que Janis l’aimait tant! Je pense à elle et à tous ces artistes passionnants dont Sam fait partie et avec qui elle avait choisi de vivre en s’installant Californie…

Et en voilà de la bonne photo de fan !

Sam Andrew and me at the Aroma Cafe

Non mais sérieux, la tête que je fait sur cette photo : “inner joy” !

Tous les mercredis matins à l’Aroma Café s’organise une réunion de “Local Music Vibe”, alors que les participants arrivent, Sam me présente et m’invite à m’assoir avec eux, ce que je fais avec plaisir. On fait des tas de photos, on s’amuse, et il peint pendant que je fais connaissance avec les acteurs de la musique locale : Shelley, Franck, Andrew…

“Je dois partir, mais on est amis maintenant, hein?” Je souris si fort : “Oui, on est amis maintenant !” 

La journée commence vraiment bien mais je ne sais pas encore que cette énergie de fou va me suivre tout du long, et qu’en faisant la connaissance de Dava Sheridan, j’allais vivre l’expérience la plus mystique de mon existence… (bien au-delà de ma rencontre avec une voyante dans le quartier anglais d’Amiens, c’est dire !).

D’ici que je vous raconte ces instants magiques, je ne saurais que vous conseiller chaleureusement la lecture du blog de Sam dans lequel il évoque la vie, telle qu’elle passe, avec simplicité et poésie… http://bbhc.com/samsblog

Et aussi de regarder toutes ces videos ! Si, si, je vous assure !*

*Pour info, la première a été tournée à l’Aroma Café, pile à l’endroit où Sam peignait quand je suis arrivée.

 

Sur ce, vu qu’en vrai on est quand même le 31 décembre 2011, je vous souhaite à tous un très bon réveillon de fin d’année ! Ma résolution pour 2012 ? Terminer de vous raconter mon périple !

December 31, 2011  5 Comments

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